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Christine Delphy (née en 1941) est une sociologue française, chercheuse du CNRS depuis 1966 dans le domaine des études féministes ou études de genre. Elle est une des cofondatrices de Nouvelles Questions féministes, une revue qui introduit entre autres le courant intellectuel du féminisme matérialiste, catégorie qu’elle forge en 1975, et le concept de genre. Continuer…
Bilbiographie (ouvrages)
- Un troussage de domestique (dir.), Paris, Syllepse, 2011,
- Un universalisme si particulier, Féminisme et exception française, Paris, Syllepse, 2010
- Classer, dominer : qui sont les autres, Paris, La Fabrique, 2008 (Traduction anglaise, Dominating Others, Verso, 2015).
- L’ennemi principal (Tome 2): penser le genre, Paris, Syllepse, Paris, 2001. (Réédité en 2009 et 2013 par Syllepse)
- L’ennemi principal (Tome 1): économie politique du patriarcat, Paris, Syllepse, 1998. (Réédité en 2009 et 2013 par Syllepse)
- Cinquantenaire du Deuxième sexe (dir. avec Sylvie Chaperon), Paris, Syllepse, 2001.
- Familiar Exploitation: A New Analysis of Marriage in Contemporary Western Societies, avec Diana Leonard, Oxford, Polity Press, 1992
- Close to Home, London, Hutchinson, & The University of Massachusetts Press, 1984
- Por un feminismo materialista, La Sal, Barcelona, 1982
- The Main Enemy, W.R.R.C.P., London, 1977
Sélection de textes
Dans ce texte écrit en 1977, Christine Delphy pointe du doigt un des obstacles
majeurs à la lutte pour l’émancipation des femmes : non pas les machos, les brutes épaisses et tous les défenseurs affichés du patriarcat, mais certains hommes « féministes », qui affichent leur dévouement à la cause et sont suffisamment larges d’esprit pour reconnaître la légitimité de l’autonomie des collectifs féministes… mais à condition que, de manière autonome, ces collectifs choisissent de prêter une oreille attentive à leurs conseils et de leur réserver la place qu’ils méritent ! Aujourd’hui, ces « amis » sont toujours là, toujours prompts à prendre – et à garder – la parole pour expliquer aux féministes comment faire pour s’émanciper.
Avec un langage certes plus raffiné, en appelant par exemple à la « déconstruction des
identités de genre » ou aux « devenirs-minoritaires », ils ne cessent pas de ne pas s’interroger sur leur place, en tant qu’hommes, dans les luttes féministes. Trente ans après sa première publication, ce texte de Christine Delphy garde hélas toute sa pertinence en ce qui concerne les « amis du féminisme » ; et au-delà du féminisme, il propose une réflexion largement transposable aux autres mouvements autonomes qui se construisent en réaction à une oppression spécifique.
- Première partie : À propos des fondements cachés de quelques discours pseudo-féministes
- Deuxième partie : La révolution : prise de conscience ou match de foot ?
- Troisième partie : Quand la haine des femmes se déguise en amour des prolétaires
- Quatrième partie : La haine de soi comme fondement du gauchisme féminin
Cet article, qui fait suite à plusieurs autres essais sur le « foulard islamique » [1], n’aborde pas dans ses multiples aspects la loi française qui interdit aux élèves de l’école publique de porter le foulard. Sur l’historique de la loi, en particulier sur la laïcité française, et sur la fabrication au cours des 20 dernières années de la « menace islamique » qui a servi de fondement pour légitimer la loi, on lira avec intérêt les chapitres qu’y consacrent Alain Gresh [2] et Olivier Roy [3]. Organisée par des acteurs politiques importants [4], la construction du foulard en problème a passé par deux étapes décisives pour « extorquer » le consentement de l’opinion publique à la loi : un processus de criminalisation des « musulmans » [5] relayé par des médias qui ont accordé une place disproportionnée à l’affaire – deux fois plus grande qu’au démantèlement de la sécurité sociale [6].
- Première partie : Retour sur la chasse aux voilées
- Seconde partie : Les arguments des féministes anti-voile et pro-loi
- Troisième partie : Les luttes antisexiste et antiraciste sont-elles compatibles ou contraires
- Quatrième partie : Prendre en compte le racisme : condition nécessaire à la continuation de la lutte anti-patriarcale